Yitzhak Rabin
Le 4 novembre 1995, Yitzhak Rabin, âgé de 73 ans, est touché par deux balles tirées à bout portant dans son dos. Ce crime intervient après qu’il eut prononcé un discours lors d’une manifestation pour la paix sur la place des rois de Tel Aviv. Mortellement blessé, Rabin meurt sur la table d’opération de l’hôpital Ichilov de Tel Aviv quelques heures plus tard. Son assassin est Ygal Amir, un juif israélien étudiant en droit et opposé aux accords d’Oslo, conclus en 1993 avec les Palestiniens. Il existe de nombreuses théories de complots autour des circonstances de son assassinat (son meurtre a été filmé par Roni Kempler, un photographe amateur, puis diffusé à la télévision israélienne). La date de cet assassinat est commémorée sur la place où il fut tué et qui porte désormais son nom, tout comme un grand nombre de rues et d’associations israéliennes.
Le processus de paix israélo-palestinien a été grandement freiné à la suite de l’assassinat de Rabin. Ce meurtre eut également pour conséquence un élargissement de la fracture dans la société israélienne entre les religieux et les laïcs.
John Lennon
Le 8 décembre 1980, à 22 h 52, après une soirée de travail en studio et alors qu’il rejoint son appartement du Dakota Building, à côté de Central Park, Lennon reçoit quatre balles de revolver tirées par un déséquilibré (Mark David Chapman), sous les yeux de son épouse. Emmené à l’hôpital Roosevelt en urgence, il est déclaré mort à 23 h 7, quinze minutes après les coups de feu. Le lendemain, Yoko annonce : « Il n’y aura pas de cérémonie pour John. John aimait et priait pour l’humanité. S’il vous plaît, faites de même pour lui. Merci. Yoko et Seans ». Son corps est incinéré et ses cendres remises à Yokos.
L’assassin, Mark Chapman, plaide coupable et écope d’une peine de prison à perpétuité, avec quinze ans incompressibles. Sa libération conditionnelle est refusée à sept reprises. Le comité chargé de juger sa dernière demande de sortie déclare : « Cet acte prémédité, insensé, égoïste et aux conséquences tragiques, mène à la conclusion que [sa] libération demeure incompatible avec la sécurité de la communauté ». Les raisons de ce meurtre demeurent floues. Certains y voient le sentiment de trahison qu’aurait éprouvé Chapman, accusant l’idole de ne pas avoir tenu les promesses de paix et d’égalité des richesses qu’il communiquait dans ses chansons. D’autres y voient une « réponse » à sa phrase médiatique affirmant que la popularité des Beatles dépassait en Angleterre celle de Jésus. Et d’aucuns ne voient pour cause qu’une bavure commise par un élément incontrôlé ayant été manipulé par des services secrets.
Coluche
Accompagné de deux de ses amis, le 19 juin 1986, sur le trajet à moto (Moto Honda 1100 VFC) entre Cannes qu’il quitte à 16 h 15 pour rentrer à Opio, Coluche trouve la mort à 16 h 35, à moins de quatre kilomètres de la villa qu’il a louée et qu’il doit quitter d’après Philippe Boggio, le lendemain, 20 juin 1986. Conformément aux résultats de l’enquête de gendarmerie et contrairement aux déclarations officielles du chauffeur du poids-lourd à l’origine de l’accident, si Coluche ne porte pas de casque (accroché au guidon) durant ce trajet, il roule à vitesse modérée ; soit, selon l’expertise, à environ 60 km/h au lieu des 90 km/h autorisés. Le camion lui coupe brusquement la route en effectuant une manœuvre (virage sec à gauche), sur la route de Grasse, Départementale 3 entre Valbonne et Chateauneuf-Grasse. Le drame survient en fin de ligne droite, au croisement route de Cannes et chemin du Piol à Opio. L’accident se déroule durant environ cinq minutes, de 16 h 30 à 16 h 35, heure de la mort selon l’Agence France Presse, sur une distance d’environ trois cents mètres. Pourtant motard expérimenté, l’humoriste ne peut rien faire, sinon braquer le guidon de sa moto pour l’éviter, espérant passer sous le camion mais il ne réussit pas cette manœuvre. Sa tête percute l’avant droit du véhicule, au niveau du phare. Le choc violent lui est fatal.
Les circonstances entourant cet accident entraîneront plusieurs rumeurs et même la thèse d’un assassinat. Un ouvrage, publié en 2006, permet d’aborder les conditions dans lesquelles l’intervention de la gendarmerie locale et l’enquête policière ont été menées en 1986 : Coluche, l’accident de Jean Depusse et Antoine Casubolo.
Gandhi
Le 30 janvier 1948, en chemin vers une réunion de prière, Gandhi est abattu par balles près de Birla House, à New Delhi, par Nathuram Godse, un hindou nationaliste qui a des liens avec le groupe fascisant Hindu Mahasabha. Godse tenait Gandhi pour responsable de la partition de l’Inde et par là de son affaiblissement.
Jawaharlal Nehru s’adresse en ces termes à la nation à la radio :
« Amis et camarades, la lumière a quitté nos vies, l’obscurité est partout, et je ne sais pas trop quoi vous dire et comment vous le raconter. Notre dirigeant bien aimé, Bapu comme nous l’appelions, le père de la nation, n’est plus. Peut être ai-je tort de dire cela ; néanmoins, nous ne le verrons plus comme nous l’avons vu toutes ces années, nous ne pourrons plus lui demander conseil ou consolation, et c’est un coup terrible, pas seulement pour moi, mais pour des millions et des millions dans ce pays. »
Selon sa volonté, la plupart de ses cendres furent dispersées dans plusieurs grands fleuves du monde tels que le Nil, la Volga et la Tamise. Deux millions d’Indiens assistèrent à ses funérailles.
Le mémorial de Gandhi (ou Samādhi) à Rāj Ghāt à New Delhi, porte l’épitaphe (Devanagari: हे ! राम ou, Hé Rām), qui peut être traduit par « Oh Dieu ». Il est largement accepté que ce furent les derniers mots de Gandhi, bien que certains le contestent.
Godse et son complice Narayan Apte sont jugés et condamnés à mort, puis exécutés le 15 novembre 1949.
Balavoine
Présent lors du Paris-Dakar 1986 en tant qu’ambassadeur de l’action humanitaire des Paris du Cœur, Daniel Balavoine est tué dans le crash d’un hélicoptère (Eurocopter AS350 écureuil) qui l’emmenait de Gao (Mali) au bivouac de Gourma-Rharous (Mali) le soir du 14 janvier 1986. Les quatre personnes qui étaient avec lui dans l’hélicoptère sont également tuées : le pilote de l’hélicoptère François-Xavier Bagnoud, l’organisateur du rallye Thierry Sabine, la journaliste du Journal du dimanche Nathalie Odent et le technicien radio Jean-Paul Le Fur. En France, la catastrophe n’est connue que le lendemain dans la matinée.
La version la plus communément admise veut que cet accident soit dû aux conditions météorologiques difficiles. L’appareil, désorienté par un vent de sable et par la nuit, aurait raclé le sommet d’une dune ou d’un arbre (présent au même endroit) avant de se désintégrer sur une centaine de mètres.
Une polémique autour de cet accident subsiste. Vingt-deux kilomètres avant destination, on sait[Qui ?] que le pilote avait décidé de poser l’hélicoptère (non-équipé pour voler de nuit) par mesure de sécurité. Déclarant patienter et attendre de l’aide, Thierry Sabine n’hésitera pas à contrarier la logistique de course en exigeant qu’un pick-up rebrousse chemin et vienne les chercher. Mais sans en avertir quiconque, faisant fi du danger et d’un bon-sens certain, l’appareil redécollera pour des raisons inconnues prenant en chasse un véhicule de course dans le seul but de s’orienter grâce à ses feux arrières. Un choix fatal qui les conduira au crash treize kilomètres plus loin, à seulement cinq minutes de vol du bivouac. Cette attitude résiste à presque tout fondement rationnel. Seule une blessure grave (Morsure de serpent, piqûre de scorpion ou tout autre traumatisme ?) nécessitant une arrivée rapide (des gazes auraient été découvertes à l’endroit de leur arrêt) peut expliquer une telle décision…
Le corps de Daniel Balavoine est, dans les jours qui suivent, rapatrié en France pour y être inhumé. Il repose désormais au cimetière de Ranquine à Biarritz, dans le département des Pyrénées-Atlantiques.
John Fitzgerald Kennedy
Le 22 novembre 1963, lors d’une visite pré-électorale de John F. Kennedy à Dallas, le cortège présidentiel traverse la ville à petite vitesse, salué par la foule amassée. Alors que la limousine décapotée du président passe sur Dealey Plaza, des coups de feu éclatent. Le président est d’abord blessé au cou, tandis que le gouverneur Connally, assis devant lui, est blessé à la poitrine, puis une balle atteint le président à la tête puis ressort de la tempe droite. Aussitôt transporté au Parkland Hospital, le président est déclaré mort après une demi-heure de vains efforts de réanimation. Le monde est consterné en apprenant la nouvelle.
Selon les enquêtes officielles, Lee Harvey Oswald a assassiné le président, quoique la seconde enquête (celle du HSCA) ait estimé qu’il y avait eu conspiration. Selon certains témoignages, Mac Wallace serait l’un des assassins de John F. Kennedy qui l’a avoué a certaines personnes.
La garde d’honneur se prépare à plier le drapeau au-dessus cercueil de John F. Kennedy, au cimetière national d’Arlington, le 25 novembre 1963.
Le président Kennedy repose au cimetière national d’Arlington, près de Washington.
Henri IV
La fin du règne de Henri IV est marquée par les tensions avec les Habsbourg et la reprise de la guerre contre l’Espagne. Henri IV intervient dans la querelle qui oppose l’empereur de confession catholique aux princes allemands protestants qu’il soutient, dans la succession de Clèves et de Juliers. La fuite du prince de Condé en 1609 à la cour de l’infante Isabelle ravive les tensions entre Paris et Bruxelles. Henri IV estime son armée prête à reprendre le conflit qui s’était arrêté dix ans plus tôt.
Le déclenchement d’une guerre européenne ne plaît ni au pape, soucieux de la paix entre princes chrétiens, ni aux sujets français, inquiets de leur tranquillité. Ne pouvant accepter une alliance avec des princes protestants contre un souverain catholique, des prêtres ravivent par leurs sermons les esprits échauffés des anciens Ligueurs. Le roi voit également un parti qui s’oppose à sa politique au sein même de l’entourage de la reine. Le roi est dans une position fragile qui n’est pas seulement le fait des catholiques, puisque les protestants cherchent à maintenir en dépit de l’édit de Nantes leurs privilèges politiques.
Tout en préparant la guerre, on s’apprête au couronnement officiel de la reine à Saint-Denis qui se déroule le 13 mai 1610. Le lendemain, Henri IV meurt assassiné par François Ravaillac, un catholique fanatique, dans la rue de la Ferronnerie à Paris. L’enquête conclura à l’action isolée d’un déséquilibré. Henri IV est enterré à la basilique Saint-Denis le 1er juillet 1610, à l’issue de plusieurs semaines de cérémonies funèbres. Son fils aîné Louis (Louis XIII), âgé de neuf ans, lui succède, sous la régence de sa mère la reine Marie de Médicis.
Pierre Bérégovoy
Un mois après avoir quitté Matignon, Pierre Bérégovoy est découvert inanimé près de Nevers, le 1er mai 1993, sur la berge du canal de la Jonction. L’enquête déterminera qu’il s’est suicidé.
Retrouvé gravement blessé en fin d’après-midi le 1er mai 1993, il a été victime d’un traumatisme crânien causé par un tir de revolver. Les pompiers de Nevers, prévenus par téléphone à 18 h 18, arrivent sur place vers 18 h 22. D’abord transporté à l’hôpital de Nevers, il décède dans l’hélicoptère chargé de l’emmener à l’hôpital du Val-de-Grâce.
Ses obsèques ont lieu quelques jours plus tard à Nevers, en présence du président de la République et d’autres personnalités politiques françaisesPresse 3. Il est enterré à Nevers.
Les circonstances politiques et factuelles de la disparition de l’ancien Premier ministre aiguisent l’intérêt et l’imagination.
En 1999, prenant appui sur ce cas et celui de Robert Boulin, Hamedi Karine publie sa thèse de science politique montrant que, d’une façon générale, le suicide d’un homme politique arrange tout le mondeLivre 2. En 2002, bien que la hiérarchie des Renseignements généraux déclare officiellement ne pas la tenir pour crédible, le quotidien Le Parisien fait état d’une note interne de ce service concluant à l’assassinat. Signée par Didier Rouch, cette note de 27 pages, intitulée « L’étrange suicide », résume une contre-enquête réalisée sous la responsabilité de l’ex-commissaire des Renseignements généraux de la Nièvre de l’époque, Hubert Marty-Vrayance. Ce dernier affirmera avoir travaillé pour le compte du directeur des RG, Yves Bertrand, qui lui aurait demandé de creuser la piste du meurtre, en parlant notamment d’un « commando » chargé de surveiller Bérégovoy. Bertrand a catégoriquement nié cette version des faits. Selon ce rapport, Pierre Bérégovoy aurait été abattu par des hommes-grenouille. L’argument le plus probant concerne le calibre de la balle tueuse qui serait différent de celui de l’arme de service supposée avoir été utilisée par Pierre Bérégovoy.
Successivement, en 2003, puis en 2008, deux journalistes, Dominique Labarrière et Éric Raynaud, après enquêtes, signent chacun un livre dans lequel ils prennent parti pour la thèse de l’assassinat, affirmant que Bérégovoy aurait menacé de révéler des informations explosives.
Cependant, un documentaire présenté par Laurent Delahousse, diffusé sur France 2 en avril 2008, a rejeté cette hypothèse en prétendant lever les principales zones d’ombre sur lesquelles elle se fondait. Le documentaire apporte une explication aux deux coups de feu entendus par certains témoins : le premier aurait été un coup d’essai tiré par Pierre Bérégovoy lui-même, de manière à s’assurer du fonctionnement de l’arme dont il n’avait pas l’habitude ; il révèle également que Didier Boulaud (directeur de cabinet de Pierre Bérégovoy à l’époque) a subtilisé le répertoire de l’ancien premier ministre, du fait qu’il contenait des informations personnelles qu’il aurait été fâcheux de montrer à sa femme. Il accrédite finalement le fait qu’une autopsie et une analyse balistique comparative ont bien été pratiquées contrairement à certaines affirmations. Enfin, le documentaire atteste que dans les semaines qui précèdent, Pierre Bérégovoy aurait dit à son directeur de cabinet penser à imiter Roger Salengro (qui s’est suicidé parce qu’il était calomnié) et il semble avéré qu’il était traité pour un état fortement dépressif qui avait alerté ses proches. Confirmation est toutefois apportée par son épouse Gilberte qu’il ne lui a pas laissé de lettre d’adieu.
Par ailleurs, le journaliste du Monde, Jacques Follorou, rapporte dans son livre, publié également en avril 2008, les confidences de l’ancien gendre de Pierre Bérégovoy, l’avocat Vincent Sol, concernant deux lettres que Pierre Bérégovoy lui aurait remises en main propre quelques semaines avant sa mort, dont celle, qui lui était destinée, lui demandant de s’occuper de la famille après sa mort.
Dans la même optique, l’enquête de Benoît Collombat, diffusée en mai 2008 sur France Inter, a apporté les précisions de témoins qui n’avaient pas encore parlé : le responsable des pompiers de Nevers, le lieutenant-colonel Daniel Saksik, et le docteur Alain Chantegret, responsable du SAMU de la Nièvre, premiers sur les lieux, confirment le suicide.
Un documentaire réalisé par Francis Gillery et diffusé sur France 3 simultanément en mai 2008, présente néanmoins certains éléments perturbants qui laissent persister le doute : rétractation ou refus de parler de certains témoins, déclarations invraisemblables du garde du corps et du chauffeur, impossibilité d’accès aux scanners effectués à l’hôpital, impossibilité d’accès à l’autopsie, police scientifique et technique écartée, aveux de gendarmes reconnaissant que l’enquête était de pure forme, cliché photographique démentant formellement la balistique officielle (orifice de sortie beaucoup trop petit, indication d’un deuxième trou se situant sur le dessus du crane, la taille des orifices (de sortie et au dessus de son crane) ne sont pas compatible avec un trou de calibre 38 Web 3), apparition en 2007 de deux témoins de la scène relatant la présence sur les lieux de deux personnes manifestement militaires et d’une femme 7 bloquant l’accès à la zone au moment même des coups de feu, etc.. Au cours du débat ayant suivi cette diffusion, un ami intime de l’ancien Premier ministre, le journaliste Gérard Carreyrou, par ailleurs convaincu du suicide, s’étonne lui-même que pour faire taire la polémique, les autorités n’aient toujours pas publié les résultats de l’autopsie et de l’étude balistique.
Le lieu sur lequel est retrouvé gisant Pierre Bérégovoy est situé sur les bords du canal de la Nièvre. Une plaque commémorative y a été édifiée à la demande de Gilberte Bérégovoy.
Martin Luther King
Fin mars 1968, Martin Luther King se déplace à Memphis (Tennessee) pour soutenir les éboueurs noirs locaux qui sont en grève depuis le 12 mars afin d’obtenir un meilleur salaire et un meilleur traitement. Les Afro-Américains étaient payés 1,70 dollar de l’heure et n’étaient pas payés quand ils ne pouvaient pas travailler pour raison climatique, contrairement aux travailleurs blancs. Des violences éclatent autour des marches pacifiques, un jeune Afro-Américain est tué.
Le balcon du Lorraine Motel où a été assassiné Martin Luther King. Le bâtiment abrite désormais le musée national des droits civiques.
Le 3 avril, au Mason Temple (Church of God in Christ, Inc. – siège mondial), Martin Luther fait le discours prophétique « I’ve Been to the Mountaintop » (« J’ai été au sommet de la montagne ») devant une foule euphorique :
« Ce n’est pas vraiment important ce qui arrive maintenant… Certains ont commencé à […] parler des menaces qui se profilaient. Qu’est-ce qui pourrait m’arriver de la part d’un de nos frères blancs malades… Comme tout le monde, j’aimerais vivre une longue vie. La longévité est importante mais je ne suis pas concerné par ça maintenant. Je veux juste accomplir la volonté de Dieu. Et il m’a autorisé à grimper sur la montagne ! Et j’ai regardé autour de moi, et j’ai vu la terre promise. Je n’irai peut-être pas là-bas avec vous. Mais je veux que vous sachiez ce soir, que nous, comme peuple, atteindrons la terre promise. Et je suis si heureux ce soir. Je n’ai aucune crainte. Je n’ai peur d’aucun homme. Mes yeux ont vu la gloire de la venue du seigneur ! »
Le 4 avril 1968 à 18 h 01, Martin Luther King est assassiné par un ségrégationniste blanc sur le balcon du Lorraine Motel à Memphis dans le Tennessee. Ses dernières paroles sont au musicien Ben Branch qui devait se produire ce soir-là lors d’une réunion publique à laquelle assistait Martin Luther :
« Ben, prévois de jouer Precious Lord, Take My Hand (Seigneur, prends ma main) à la réunion de ce soir. Joue-le de la plus belle manière. »
Ses amis à l’intérieur de la chambre du motel entendent des coups de feu et courent sur le balcon pour trouver Martin Luther King abattu d’une balle dans la gorge. Il est déclaré mort au St. Joseph’s Hospital à 19 h 05. L’assassinat provoque une vague d’émeutes raciales dans 60 villes des États-Unis (125 au total) qui fait de nombreux morts et nécessite l’intervention de la garde nationale.
Cinq jours plus tard, le président Johnson déclare un jour de deuil national (le premier pour un Afro-Américain) en l’honneur de Martin Luther King. 300 000 personnes assistent à ses funérailles le même jour, ainsi que le vice-président Hubert Humphrey (Johnson était à une réunion sur le Viêt Nam à Camp David et il y avait des craintes que la présence du président provoque des manifestations des pacifistes). Des émeutes de colère éclatent dans plus de 100 villes faisant 46 victimes.
À la demande de sa veuve, Martin Luther fit sa propre oraison funèbre avec son dernier sermon « Drum Major » enregistré à l’Ebenezer Baptist Church. Dans ce sermon, il demande qu’à ses funérailles aucune mention de ses honneurs ne soit faite, mais qu’il soit dit qu’il avait essayé de « nourrir les affamés », « habiller les nus », « être droit sur la question du Viêt Nam » et « aimer et servir l’humanité ». À sa demande, son amie Mahalia Jackson chante son hymne favori, Take My Hand, Precious Lord.
La ville de Memphis négocie la fin de la grève d’une manière favorable aux éboueurs après l’assassinat.
D’après le biographe Taylor Branch, l’autopsie de King révéla que bien qu’il ait seulement 39 ans, son cœur paraissait celui d’un homme âgé de 60 ans, montrant physiquement l’effet du stress de 13 ans dans le mouvement des droits civiques. Entre 1957 et 1968, King avait voyagé sur plus de 9,6 millions de kilomètres, parlé en public plus de 2 500 fois, été arrêté par la police plus de vingt fois et agressé physiquement au moins quatre fois.
Enquêtes et développements récents
Deux mois après la mort de Martin Luther King, James Earl Ray, un évadé, est capturé à l’aéroport de Londres Heathrow alors qu’il essayait de quitter le Royaume-Uni avec un faux passeport canadien au nom de Ramon George Sneyd. Ray est très vite extradé au Tennessee et accusé du meurtre de Martin Luther King, ayant avoué l’assassinat le 10 mars 1969, avant de se rétracter trois jours après. Sur le conseil de son avocat Percy Foreman, Ray choisit de plaider coupable afin d’éviter la peine de mort. Il est condamné à 99 ans de prison.
Tombe de Martin Luther King au Martin Luther King, Jr. National Historic Site à Atlanta sur laquelle on peut lire « Free at last » (Enfin libre).
Ray renvoie son avocat, clamant que les coupables du meurtre sont un certain « Raoul » et son frère Johnny qu’il a rencontré à Montréal au Canada. Il raconte de plus qu’« il n’avait pas tiré personnellement sur King » mais qu’il pouvait « être partiellement responsable sans le savoir », indiquant une piste de conspiration. Il passe alors le reste de sa vie à tenter vainement de faire rouvrir son procès sur la base de sa non-culpabilité.
Le 10 juin 1977, peu après avoir témoigné devant une commission du congrès sur les assassinats qu’il n’avait pas tué Martin Luther, il s’évade avec six autres condamnés du pénitencier de Brushy Mountain au Tennessee. Il est repris le 13 juin et retourne en prison.
En 1997, Dexter Scott King, le fils de Martin Luther King, rencontre Ray et soutient publiquement les efforts de Ray pour obtenir un nouveau jugement.
En 1999, un an après la mort de Ray, Coretta Scott King, veuve de Martin Luther et dirigeante des droits civiques elle aussi, et le reste de la famille King gagnent un procès civil contre Loyd Jowers (propriétaire d’un restaurant non loin du Motel) et « d’autres conspirateurs ». En décembre 1993, Jowers était apparu dans le Prime Time Live de ABC News et avait révélé des détails d’une conspiration impliquant la mafia et le gouvernement pour tuer Martin Luther. Jowers raconte lors du procès avoir reçu 100 000 dollars pour organiser l’assassinat de Martin Luther King. Le jury de six noirs et six blancs juge Jowers coupable et mentionne que « des agences fédérales étaient associées » au complot de l’assassinat. William F. Pepper, ancien avocat de Ray, représente la famille de King lors du procès et produit 70 témoins. À l’issue de celui-ci, la famille de Martin Luther King ne croit pas que Ray ait quelque chose à voir avec l’assassinat.
En 2000, le Département de la Justice des États-Unis termine une enquête sur les révélations de Jowers, mais ne trouve aucune preuve qui pourrait démontrer une conspiration. Le rapport d’enquête recommande qu’il n’y ait aucune nouvelle recherche tant que de nouveaux faits fiables ne seraient pas présentés.
Allégations de conspiration
Certains spéculent que Ray n’était qu’un pion, de la même façon que l’assassin présumé de John F. Kennedy, Lee Harvey Oswald était supposé l’avoir été (voir Assassinat de John F. Kennedy). Les preuves avancées par ses partisans sont :
•La confession de Ray a été obtenue sous la pression, et il a été menacé de peine de mort.
•Ray était un petit voleur et cambrioleur, il n’avait aucun casier judiciaire mentionnant un crime violent avec détention d’arme.
•Deux tests balistiques conduits sur l’arme du crime, une Remington Gamemaster, n’ont jamais prouvé que Ray avait été l’assassin ni que cette arme était vraiment celle qui avait servi au meurtre.
•Des témoins du meurtre de King disent que le coup de feu ne provenait pas de la pension mentionnée par l’enquête, mais d’un buisson à côté d’elle. Un buisson enlevé quelques jours après l’assassinat.
Le 6 avril 2002, le New York Times rapporta qu’un pasteur, le révérend Ronald Denton Wilson, déclarait que c’était son père Henry Clay Wilson qui avait assassiné Martin Luther King, Jr., et non James Earl Ray. Il dit que ses motifs n’étaient pas racistes mais politiques, pensant que King était communiste.
En 2004, Jesse Jackson, qui était avec King au moment de son assassinat, nota :
« Le fait est qu’il y avait des saboteurs pour perturber la marche. À l’intérieur de notre propre organisation, on a découvert qu’une personne très importante était payée par le gouvernement. Donc infiltration à l’intérieur, saboteurs à l’extérieur et attaques de la presse. […] Je ne croirai jamais que James Earl Ray avait le motif, l’argent et la mobilité pour avoir fait cela lui-même. Notre gouvernement a été très impliqué à préparer le terrain et je pense l’itinéraire de fuite de James Earl Ray. »
Un ami et collègue de King, James Bevel, résume plus abruptement :
« Il n’y a aucun moyen qu’un garçon blanc à 10 cents puisse élaborer un plan pour tuer un homme noir à 10 millions de dollars. »
Les biographes David Garrow et Gerald Posner s’opposent au contraire aux conclusions de William F. Pepper qui a amené le jugement de 1999 accusant le gouvernement d’implication dans le meurtre de Martin Luther King, Jr.
Malcolm X
La tension entre Malik El-Shabazz et Nation of Islam ne cesse alors de croître. Le 14 février 1965, sa maison fait l’objet d’un attentat à la bombe.
Deux mois avant son assassinat, Louis Farrakhan a écrit « un tel homme est digne de mourir » .
Le 21 février 1965, Malcolm X prononce un discours dans le quartier de Harlem, à New York, devant un auditoire de quatre-cents personnes, dont son épouse et ses enfants. Le discours commence à peine lorsqu’une dispute éclate dans la foule, un homme en accuse un autre d’avoir les mains dans ses poches. Malcolm X, au micro, les appelle au calme lorsqu’un membre des Black Muslims s’avance vers lui avec un fusil à canon scié ; touché au ventre, Malcolm X tombe en arrière, tandis que deux autres personnes lui tirent seize fois dessus avec des revolvers. Malcolm X est emmené à l’hôpital le plus proche, mais les policiers empêchent son hospitalisation[réf. nécessaire]. Le temps de le transporter vers un second hôpital lui est fatal. L’identité des commanditaires reste inconnue, bien que les soupçons se portent principalement sur Nation of Islam, infiltrée par plusieurs agents du FBI lorsqu’ils ont appris l’existence d’un projet d’assassinat de Malcolm X[réf. nécessaire].
Trois membres de Nation of Islam seront reconnus coupables en 1966 : Norman 3X Butler, Thomas 15X Johnson et Talmadge Hayer. L’organisation elle-même niera toute participation à l’assassinat. « Betty Shabazz [l’épouse de Malcolm X], qui est morte en 1997, a publiquement accusé Farrakhan d’un rôle dans le meurtre ». Celui-ci a admis au début 2007 : « j’ai pu être complice en paroles », tout en niant une implication directe de l’organisation. En 1994, Qubilah Shabazz, une des filles de Malcolm X, est arrêtée et inculpée pour avoir payé un tueur à gage chargé de tuer Farrakhan, accusation abandonnée en 1995. Il a également été envisagé que le FBI ait eu connaissance du projet d’assassinat et l’ait couvert, voire aidé. Cette hypothèse a été reprise par la NOI. En mourant, ses idées ne disparaissent pas avec lui. Elles furent reprises par des groupes (Black Panthers), des populations (Soweto), des pays (le Burkina Faso de Thomas Sankara) soucieux de plus d’équité et de justice sociales. Plus qu’un défenseur des droits civiques, Malcolm était un défenseur des droits humains, qu’il déclare défendre « par tous les moyens nécessaires ». C’était un révolutionnaire qui s’inscrivait comme Ernesto « Che » Guevara (qu’il a rencontré, respecté et qualifié « du plus grand révolutionnaire qui soit »), dans la lutte contre un système impérialiste (cf discours : « Montrez moi le capitaliste, je vous montrerai le vautour »). Par sa verve et son talent oratoire mais aussi par l’action civique (campagne pour l’inscription des Afro-Américains aux listes électorales), il participa grandement à l’amélioration de la condition des « Noirs d’Amérique ». Conscient de l’image que ses détracteurs voulaient laisser de lui, il prédit dans son autobiographie : » Après ma mort, ils feront de moi un raciste, quelqu’un de colérique qui inspire la peur… Je ne suis pas raciste. Je ne crois en aucune forme de ségrégation. Le concept du racisme m’est étranger. Je n’apprécie pas tous ces mots en « ism(e) » ».
NDA: Ces textes sont issus de Wikipedia, simplement.
Conclusion:
Il ne fait pas bon, en ce monde, être bon ET populaire.
Vraisemblablement, les personnes cherchant à apporter la paix, et/ou la justice, et/ou l’équité en ce monde sont fortuitement réduites au silence. Même si ces martyres portent avec leur souvenir, des messages forts, l’activisme qui les entoure, les idéaux, les espoirs, semblent se fragmenter, disparaître. Au mieux, ces idées perdurent, mais ne grandissent plus. Et tel un message passé aux peuples du monde, on comprend très consciemment qu’il vaut mieux que l’on se tienne à carreau, afin de ne pas vexer ceux qui ont le pouvoir de nous faire taire. Sans doute pas des fous ou des psychopathes comme on voudrait nous le faire croire, mais des gens suffisamment organisés et puissants pour faire abattre des célébrités en plein milieu d’une foule.
Il y a une foule d’autres hommes de cet acabit dans la longue liste des assassinés, et qui cherchaient à améliorer le monde. Libre à vous de creuser, de fouiller, et de prouver autour de vous qu’un mal rôde en ce monde qui veut faire taire la voie de la bonté humaine.